DÉSAXÉ

de Hakim DJAZIRI
©L’oeil du Prince
Grand Prix du theâtre 2018
Mise en scène Quentin DEFALT
COMPAGNIE TEKNAÏ

Avec
Florian Chauvet
Hakim Djaziri
Leïla Guérémy
Collaboration artistique : Adrien Minder
Lumières : Manuel Desfeux
Musiques et ambiance sonore : Ludovic Champagne
Costumes : Marion Rebmann
Régie son : Raphaël Pouyer

Depuis la prison de Fleury-Mérogis, un homme est envahi par une pensée : il a quatre ans, c’est son anniversaire. Le doux parfum de son Algérie natale lui revient. Mais très vite, le souvenir de son enfance heureuse laisse place à d’autres, plus sombres : la montée de l’intégrisme, sa fuite en France avec ses parents, son arrivée dans la cité des Trois-mille à Aulnay-Sous-Bois, l’un des quartiers les plus difficiles de Seine-Saint-Denis. De déceptions en désillusions, en manque de repères, il sombre dans la violence. Pourtant élevé dans l’amour des autres, il se referme sur lui-même et, sous les yeux impuissants de ses parents, se noie dans un islam radical… Il sait qu’il n’y a aucune fatalité. Il aurait pu choisir un autre itinéraire. À la croisée des chemins, il a préféré céder à la haine.

Le projet artistique

Hakim Djaziri n’est jamais passé à l’acte « mais aurait pu en être ». Ce qui le différencie de son personnage c’est son rapport à la langue, à l’écriture et au théâtre.
Désaxé aborde la situation que vit une jeunesse d’aujourd’hui en recherche de sens. Le vrai propos de la pièce n’est pas tant le djihadisme que la rupture identitaire. Hakim Djaziri n’a pas eu besoin de s’entretenir avec des apprentis djihadistes candidats au départ pour écrire sa pièce, mais s’est tout simplement inspiré de son vécu de jeune musulman européen. Il y pointe les parcours hasardeux, ces aventures surréalistes dont il dénonce la fausse fatalité. Pour soigner cette société qui va mal, il faut toucher au cœur, et son texte, dont l’ambition est d’être partagé et entendu par tout public, est une véritable invitation à le mettre en scène. Quentin Defalt, metteur en scène

Presse

Une pièce quasi-autobiographique autour d’un comédien dans son propre rôle. Un texte « vrai », des acteurs subtils, une mise en scène inspirée.
Franceinfo culture (Jacky Bornet)

Plongeant dans les mécanismes de radicalisation qui mènent au djihad, Hakim Djaziri signe une pièce coup de poing qui interroge nos consciences. (…) Avec finesse, sans pathos, sans trouver d’excuse, il décortique les rouages qui entraînent un garçon joyeux, heureux, intelligent, dans un engrenage de pensées qui vont le radicaliser. (…) Le plongeon est vertigineux, il vrille le cœur, met mal à l’aise. Il nous oblige à regarder l’envers du décor. (…) Exsangue face à nos propres limites, nos propres angoisses, nos propres incapacités devant l’indicible de cette chute en enfer, on ressort lessivé, empli de question, totalement saisi par cette plongée en eaux troubles de l’autre côté de la barrière, dans la tête d’un djihadiste.
L’Œil d’Olivier (Olivier Frégaville-Gratian d’Amore)

Sans pathos ni excuses, l’auteur et comédien Hakim Djaziri nous livre à travers son personnage un portrait saisissant de ces jeunes perdus et manipulés insidieusement afin de tomber dans un Islam radical. (…) L’écriture énergique est un véritable coup de poing, un cri servi par une interprétation sans faille de la part des trois comédiens, alliant présence et authenticité, ainsi que par une mise en scène intelligente et habile de Quentin Defalt qui laisse toute sa puissance au propos.
Reg’arts (N.Bourbon)

Désaxé est une pièce forte et vraie qui fait pénétrer le spectateur dans l’intériorité de l’apprenti djihadiste, et tente de lui faire comprendre le processus de radicalisation. Ce spectacle sonne juste, tant dans la représentation de l’itinéraire du jeune homme que dans le texte et le jeu des acteurs. Une pièce d’autant plus vraie qu’elle ne cherche qu’à montrer et dire et non pas démontrer et convaincre. (…) La mise en scène et la scénographie, sobres, alertes et saccadées, qui sur un fond noir font se succéder de rapides événements de la vie de l’auteur, montrent efficacement le morcellement de son intériorité, l’émiettement et la pulvérisation de ses convictions, de ses valeurs.
Profession Spectacle – Le Mag (Frédéric Dieu).

Production Teknaï, coproduction Le Collectif le Point Zéro et le Théâtre Jacques Prévert d’Aulnay-sous-Bois avec le soutien de la Région Ile-de-France, de l’Adami, de la Spedidam, du Fond SACD Théâtre, du Festival Oui ! (Festival de Théâtre en français de Barcelone), de la Maison des métallos, de la Maison du Théâtre et de la Danse d’Epinay-sur- Seine, du Théâtre 13, du Prisme d’Elancourt et du Théâtre de Fontenay-le-Fleury