Compagnie CALVERO
LE COURAGE DE MA MERE
de George Tabori
Traduction Maurice Taszman
Editions Les Théâtrales
Mise en scène : David AJCHENBAUM
Jeu : Roland Timsit et la voix de Marion Loran
Lumières et scénographie : Esteban (Stéphane Loirat)
Son : Nicolas Martz
Assistante à la mise en scène : Déborah Földes
Durée : 1h20
Tout public à partir de 13 ans
RÉSUMÉ
Budapest, 1944. Sortie pour aller jouer au rami chez sa sœur, la mère de l’auteur, « une femme au regard bleu incomparable » (détail d’importance) est arrêtée et immédiatement envoyée vers Auschwitz. À la frontière polonaise, elle est libérée par un incroyable concours de circonstances et rentre chez elle, toujours en train. Elle sera à l’heure pour sa partie de rami …
Des années plus tard, seul dans son studio d’enregistrement, inventant des univers sonores à l’aide de micros, son fils, l’écrivain Georges Tabori incarné par Roland Timsit, recrée cette histoire et tous ses personnages dans un dialogue avec sa mère, à la frontière du réel et du souvenir.
Ils jouèrent au rami durant quelques heures. A minuit, lorsqu’ils firent une petite pause pour dîner d’un repas froid avec du thé, ma mère avait gagné deux Pengös trente-cinq, elle avait de bonnes raisons d’être contente.
L’AUTEUR
Le rire est la seule chose qui reste après la catastrophe. L’adéquation entre sainteté et humour est peut-être la plus grande contribution juive à la civilisation. George Tabori
George TABORI est un écrivain d’origine hongroise, voyageur, journaliste, auteur de romans et pièces de théâtre, comédien, metteur en scène, directeur de théâtre, chef de troupe et scénariste. Né à Budapest en 1914, issu d’une famille d’intellectuels juifs, il émigre à Londres en 1935, devient journaliste à la BBC, correspondant de guerre en Bulgarie et en Turquie et s’engage dans l’armée britannique au Moyen-Orient. Il adopte la nationalité britannique en 1941. Appelé à Hollywood en 1945, il y rencontre Brecht, exilé comme lui. Cette rencontre décisive le pousse à écrire pour le théâtre. De 1952 à 1966, ses premières pièces sont montées aux États-Unis et à Londres. Il devient assistant de Charles Laughton, scénariste pour Hitchcock et Joseph Losey et ne quittera les Etats-Unis qu’en 1971 pour s’installer en Allemagne où il fonde un laboratoire théâtral à Brême. En 1986, Claus Peymann l’appelle alors à mettre en scène régulièrement au Burgtheater de Vienne. En 2000, il le suit à Berlin pour intégrer la nouvelle équipe du Berliner. Il meurt à Berlin en 2007 à l’âge de 93 ans. Sa famille fut déportée dans les camps et seule sa mère survécut.
PRESSE
David Ajchenbaum s’empare du texte dialogué de Georges Tabori, traduit par Maurice Taszman pour en faire un vrai travail créatif, une véritable partition composée à l’unisson avec Nicolas Martz, créateur sonore et Roland Timsit, comédien inspiré et impliqué.
Le courage de ma mère est un spectacle vibrant d’émotion, mais aussi d’humour et de délicatesse. Un spectacle unique au sujet dur, mais toujours rempli d’optimisme.
Frédéric BONFILS – Foud’art
Bouillant d’émotion, le spectacle mis en en scène par David Ajchenbaum joue avec le devoir de mémoire pour que le mot « devoir » ne soit pris ni dans le sens de « pensum » ni dans celui d’ « d’obligation ». D’un récit extraordinaire, quasi fantaisiste, George Tabori réussit la prouesse de toucher tous et toutes. Il est parfaitement servi par Roland Timsit et David Ajchenbaum.
Philippe Person – Froggy’s delight
Timsit interprète d’une manière impressionnante, tous les rôles de la pièce, alors que celle-ci, a été écrite pour cinq comédiens, indique David Ajchenbaum, qui souligne, par ailleurs, sa volonté qu’aucun élément de costume ne différencie les rôles – juste le timbre, les intonations de voix et quelques gestes.
A2S, Paris, magazine de l’actualité culturelle à Paris
L’originalité de la mise en scène tient à la création même du récit qui se constitue au fil de l’eau.Tel un homme-orchestre, Roland Timsit, alias George Tabori, se dédouble sur scène pour raconter ce récit étonnant tout en assurant sa création sur scène.
Laurent Schteiner – Théâtres.com
Dans l’espace clos du studio d’enregistrement, où le bruitage et les boucles de sons produites par une pédale loop réverbèrent à l’infini, comme un écho, les paroles prononcées, nous sommes enfermés dans l’univers intérieur de l’auteur. Il y dialogue avec lui-même et avec ses personnages dans un monologue placé sous le signe de la distorsion.
Sarah Franck – Arts-chipels.fr
Le texte de George TABORI est magnifique, il pourrait faire penser à une nouvelle de Stefan SWEIG. Servie par un comédien étonnant de justesse, Roland TIMSIT qui sait varier les tons avec les divers personnages du récit et la mise en scène dépouillée de David AJCHENBAUM, la pièce est mûe par une véritable force intérieure, qui permet faire résonner la vie au-delà de ses tournures tragiques, d’élever cette flamme des justes au-delà de l’oubli, celle des témoins et descendants des victimes de la Shoah.
Un spectacle essentiel, à ne pas manquer !
Evelyne Trân – Le Monde.fr
Le texte de George Tabori, interprété par Roland Timsit parle avec pudeur et humour de la déportation et du souvenir des disparus.
Gérald Rossi – L’Humanité
Le spectateur, qui intériorise la situation, frémit des dangers et porté par cette inclination naturelle de voir l’innocent sauvé et le méchant puni, applaudit ce petit miracle théâtral. Le rire est salvateur.
Jean Grapin – La Revue du spectacle
Un décor dépouillé de tout artifice, des trouvailles scéniques, tout ce qu’il faut au comédien pour donner la mesure de son talent. Le public est complètement absorbé par l’intensité de ce récit et vibre sourit, s’émeut au fil du texte. C’est une oeuvre bouleversante et intimiste à laquelle sont conviés les spectateurs.
Olivier Granara – Vaucluse matin
LE PROJET ARTISTIQUE
Mon envie de monter la pièce de George Tabori remonte à mes années d’études. À l’époque, je travaillais à un mémoire sur le thème de la représentation de l’histoire contemporaine dans les pièces du répertoire d’après-guerre. Je me concentrai principalement sur des textes qui, comme celui de Tabori, s’interrogeaient sur la manière dont les bouleversements historiques peuvent influer sur la vie de certaines personnes, même très longtemps après. A peu près au même moment, un secret de famille touchant doublement la filiation de mon père et de ma mère est révélé et je deviens, plus de soixante ans après, dépositaire d’un secret de guerre. Le rapport de George Tabori avec sa mère, même s’il n’est pas centré autour d’un secret de famille, a résonné fortement en moi. Plus qu’un récit sur la guerre, Le Courage de ma mère m’apparaît comme un texte labyrinthique sur la mémoire, le souvenir, le temps. C’est ainsi que j’ai voulu que Roland Timsit incarne non seulement le fils, mais aussi la mère. Comme si George Tabori, dont la mère est morte quand il écrit ce texte, cherche à s’en rappeler la voix. Mais elle est toujours teintée de la nôtre, la voix des morts, quand nous l’entendons en nous-même…
David Ajchenbaum, metteur en scène